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 Textes temps de partage de la Parole 12/10/08

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LaurentLeveque
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   Posté le 11-11-2008 à 13:28:40   Voir le profil de LaurentLeveque (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à LaurentLeveque   

Evangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu (22, 1-14)


Jésus se remit à parler en paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce. Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce. Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : « Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »

Réflexion personnelle…

Beaucoup d’appelés et peu d’élus
Voilà un évangile qui nous interpelle par son caractère discriminatoire et excluant. Toutefois, si on le réinscrit dans l’époque de son écriture et que l’on se rappelle qu’à cette époque peu de juifs suivaient la nouvelle alliance proposée par le Christ et que seuls quelques païens rejoignaient la nouvelle religion, on le comprend mieux. Mais aujourd’hui, nous chrétiens sommes-nous bien à l’abri de cette mise à l’écart du Royaume des Cieux. A ce propos « Qu’en est-il de ce royaume des Cieux ? La noce quant se déroule t’elle ? ». Ma conviction, aujourd’hui est que le Royaume des Cieux n’est en rien dissocié de notre parcours terrestre. C’est, je crois le principal message qu’est venu nous délivrer le Christ : il n’y a pas de différence entre ce qui est en haut et ce qui est en bas. Ce n’est pas à l’issue de notre cheminement sur terre que nous pourrons espérer accéder au Royaume mais c’est bien ici et maintenant que tout se joue.
Il n’y a donc pas de temps à perdre dans nos préoccupations profanes et matérielles. L’accession au statut d’élus doit se jouer maintenant. Dans un monde qui chaque jour nous donne l’exemple de ce à quoi peut aboutir la perte de sens, la crise financière qui survient lorsque que l’on cherche à faire de l’argent pour de l’argent et non plus pour financer l’activité humaine, la crise alimentaire qui survient lorsque dans les pays pauvres nous poussons les agriculteurs locaux à cultiver des cultures d’exportation, café, cacao, huile de palme aux détriment des cultures vivrières, la crise climatique qui survient dans un monde où les ressources énergétiques naturelles ont été bien trop souvent sacrifiées sur l’hôtel du confort de nos sociétés occidentales, dans l’excès et la perte du sens commun.
Nous voyons bien que l’implosion du système et du modèle de développement de nos sociétés occidentales et à reconstruire, à repenser dans le sens de plus de justice sociale, mais surtout dans la prise en compte de l’homme, de sa spécificité et de sa responsabilité dans la création.
Le Jardin d’Eden nous ne l’avons jamais quitté et l’humanité a aujourd’hui une lourde responsabilité quant à son devenir et l’obligation qu’elle a, de se poser la question de savoir ce que nous devons faire de se Jardin. Gardons à l’esprit par exemple que depuis le 25 septembre, nous avons consommé l’intégralité des ressources que le monde peut produire en une année. Depuis cette date, nous vivons à crédit ! C’est bien nous qui par notre comportement, nous excluons du Royaume des Cieux ! Il va falloir partager les plats de la Noce et c’est un combat fabuleux vers plus de fraternité auquel nous sommes invités.
Jean-Charles

Un Texte pour aller plus loin…
Quelques perles spirituelles de Maurice Zundel à méditer :


Dieu, n’en parlons pas, vivons-le

Ah ne parlez pas de Dieu ! Vivez-en, vivez en, qu’on le sente

Le ciel on n’y entre pas, il faut le devenir.

La vie chrétienne est une vie ici, maintenant, l'au delà dont on parle tant est un au-dedans… au-delà des passions désordonnées, mais un espace de lumière qui est au-dedans de nous, et où notre liberté respire avec le Dieu vivant.

Dans l’agenouillement de Jésus-Christ il y a cette révélation que le sanctuaire, le temple de Dieu c’est l’homme, c’est la conscience humaine, c’est là qu’il faut chercher le ciel (Le ciel c’est l’âme du juste : St Grégoire). Le ciel est ici et maintenant : le ciel est au-dedans de nous ; le ciel c’est nous finalement, ouverts sur l’amour éternel qui ne cesse pas de se donner et de nous être présent, quelle que soit notre absence et notre indifférence. En fait ce n’est plus nous qu’il faut sauver, mais Dieu qu’il faut sauver de nous-mêmes et qui est confié à notre sollicitude.

Dieu est une communion, une respiration d’amour, un dépouillement, une naissance inépuisable, une nouveauté qui jaillit sans cesse.

Dieu que l’on ne peut définir mais que l’on reconnaît toujours, Dieu qui s’expérimente quand nous décollons de nous-mêmes.

Il y a en moi plus grand que moi. Quiconque a fait cette expérience n’a pas besoin qu’on lui montre l’existence de Dieu. Dieu ne se démontre pas, il est la vie et dès qu’un homme est attentif à sa propre vie, il se heurte à cette présence merveilleuse, invisible. Qu’importe le nom qu’on lui donne, c’est une présence infinie qui le dépasse infiniment et qui est plus proche à lui-même que lui-même.

Alors peut jaillir du fond de nous-mêmes un dialogue qui est la Vie elle-même, un dialogue avec un autre, que nous retrouvons en nous comme dans les autres.


Nous sommes bien les créateurs de nous-mêmes, mais dans une offrande d’Amour qui nous désapproprie de nous-mêmes en l’amour infini qui nous reçoit.

J’étais dehors, c’est à dire que je subissais ma vie, j’étais esclave de tout ce qui m’avait été imposé par ma naissance, j’obéissais à mes nerfs, à mes humeurs, à mon tempérament. Je n’étais pas le créateur de moi-même, pas une source, ni un commencement, je n’étais pas une origine, ni un espace, j’étais une Chose. Au lieu d’être quelqu’un, j’étais quelque chose et la rencontre avec Dieu en me faisant passer du dehors au dedans m’a fait passer de quelque chose à quelqu’un. C’est tout mon être qui a été saisi au dedans.

Il nous faut avec Jésus et à travers lui, dans un silencieux agenouillement, conduire chacun à son sanctuaire intérieur sans parler de Dieu, mais en le donnant, comme une respiration de lumière et d’amour. Car de Dieu on ne peut rien dire sans risquer de le limiter, mais Dieu, on peut le vivre admirablement.

Derrière tous ces visages qui sont des masques, et à l’intérieur de ces visages où l’être est rarement lui-même, il y a ce gémissement d’une existence authentique qui voudrait se faire jour. Il suffit d’écouter la résonance profonde des êtres. Pour rejoindre ces régions les plus secrètes du cœur humain, il faut autre chose que des paroles, il faut le don de soi, il faut le silence agenouillé, le sourire de la tendresse divine.

Nous essaierons de créer autour d’eux un espace qui leur permettra de découvrir l’espace qu’ils ont à devenir.

Nous sommes appelés à joindre le soleil intérieur qui est toujours déjà là et à reconnaître dans les autres la présence de ce soleil divin et à les aider à le découvrir.


Nous ne nous connaissons nous-mêmes, nous ne nous voyons nous-mêmes que lorsque nous cessons de nous regarder. Quand vous écoutez la musique, quand vous devenez musique, quand vous êtes devant un chef d’œuvre, quand un paysage vous ravit, quand vous êtes suspendus dans l’émerveillement et dans l’admiration, alors vous vous sentez exister à plein, vous sentez que vous êtes là dans une présence totale, mais que vous ne voyez qu’en cessant de vous regarder. Dans l’oubli de soi, Je est un autre.

Dieu et l’homme se rencontrent là où la personne a son mystère

« Par la Prière, l’homme s’enracine en Dieu, comme par la vie et l’action Dieu s’enracine dans l’homme ».

C'est Dieu qui nous introduit dans notre intimité pour faire de nous une source et une origine.

Il n’y de contact possible qu’à travers le don de soi-même.

Dieu est un secret qui ne s’entend que dans le silence du moi. Dieu et l’homme se joignent dans l’ineffable où la personne a son mystère.

Reconnaître et réaliser le royaume de Dieu dans l’homme, c’est-à-dire valoriser l’homme et glorifier la vie.

L'émerveillement, c'est précisément le moment où émerge en nous une nouvelle dimension, où nous sommes jetés dans une présence… qui nous comble en même temps qu'elle nous délivre de nous-mêmes. Ce moment où nous ne sommes plus qu’un regard vers, une attention à , une aspiration vers, quand nous sommes totalement soulevés, enlevés, emportés, quand nous passons dans l’objet de notre émerveillement.

Les heures étoilées, celles où dans l’émerveillement ou l’amour, nous sommes soudain guéris de nous-mêmes en nous perdant de vue pour n’être plus qu’un regard vers cet Autre- qui transparaît dans un spectacle de la nature, dans une musique, dans un visage, ces heures de grâce nous ouvrent un chemin.

Dans l’émerveillement nous apprenons qu’il y a un autre moi possible que ce moi viscéral, possessif, égocentrique, d’ailleurs naturel, qu’il y a un autre moi qui est un moi oblatif, qu’il y a une autre manière d’exister que de s’accrocher à soi, de coller à soi, qui est de se donner, de s’offrir, de se perdre en un autre.

Jésus est l’expérience même de Dieu, l’expérience d’une Présence toujours donnée, Jésus témoigne de ce qu’il vit, de ce qu’il est et il nous communique cette expérience qu’il est afin qu’elle devienne la nôtre.

Jésus Fils de l’homme, l’homme qui peut s’identifier réellement avec chaque homme et le vivre jusqu’aux racines de son être, ne s’enracinant dans l’être, qu’en subsistant dans la pauvreté divine.

Jésus un amour qui est la vie de notre vie.

Jésus est le récepteur parfaitement accordé au poste émetteur, son humanité est absolument décantée, elle est absolument translucide, radicalement désappropriée de soi. Et c’est exactement ce que signifie l’affirmation de la divinité de Jésus-Christ.

Le silence est le berceau de Dieu.

Il nous faut retrouver le silence, et dans le silence, retrouver la présence, pour devenir un jour quelqu’un.

C’est dans le silence que l’on découvre la présence infinie, que l’on naît à soi-même, que l’on atteint jusqu’à la racine de soi et jusqu’à la racine de l’autre.


Les mots s’abattent du dehors, comme des coups de bélier, au lieu de naître du silence comme les témoins de la vérité.

C’est au cœur du silence qu’on entre en contact avec le mystère.


Edité le 11-11-2008 à 13:30:26 par LaurentLeveque




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